Depuis quelques années, partout au Canada et aux États-Unis, on voit apparaître dans les grands établissements universitaires des programmes qui visent à mieux intégrer les personnes issues des Premières Nations dans les parcours ou qui sont destinés au développement des connaissances dites « autochtones ».

Développés par les universités, ceux-ci comprennent des cours adaptés par le personnel enseignant de ces établissements. Chacune de ces initiatives ajoute des perspectives nouvelles et nécessaires en contribuant à l’évolution des connaissances et à ce qu’on appelle la « réconciliation ».

Du côté de l’École des dirigeants des Premières Nations (EDPN), où sont offerts des programmes de perfectionnement aux leaders des Premières Nations, les choses sont abordées différemment.

En fait, l’ensemble de l’école est développé « par et pour » les Premières Nations. C’est dans un esprit de coconstruction, plutôt que d’adaptation des programmes existants, que l’École des dirigeants de HEC Montréal participe au développement des formations et met à contribution toutes ses ressources.

Autodétermination et réconciliation économique des Premiers Peuples

L’EDPN est soutenue par une équipe pédagogique forte et paritaire (comprenant autochtones et allochtones), guidée par les valeurs traditionnelles de développement durable et d’économie circulaire. Chacun des programmes vise fondamentalement à cultiver chez les leaders des Premières Nations et dans leurs communautés une posture positive de développement, essentielle autant à l’autodétermination qu’à la réconciliation économique.

Dotés de nouveaux outils de gestion, les participants aux programmes de l’EDPN deviennent des leviers qui mènent les communautés vers la réussite et les positionnent en tant qu’actrices de leurs choix dans le développement de projets d’envergure.

Comme le mentionnait John Martin, chef de Gesgapegiag et porteur du dossier de l’éducation à l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador, lors de l’annonce du lancement de l’EDPN, cette nouvelle école vient ajouter un niveau de formation essentiel aux leaders des communautés :

« Grâce à une expérience client unique, l’EDPN contribue à développer nos compétences en gestion en permettant aux participants de prendre un pas de recul. Il est nécessaire de développer la capacité professionnelle de nos cadres supérieurs et de nos dirigeants. Notre succès futur dépendra de la qualité et de la capacité de notre leadership à tous les niveaux. »

Il renchérit : « Il ne faut pas oublier que nous venons d’un endroit où nous avons eu 400 ans de colonisation et d’exclusion ainsi que des politiques coloniales qui cherchent à éteindre les droits des Premières Nations et les peuples des Premières Nations eux-mêmes. Cela a eu des effets dévastateurs sur notre population, nos économies et le développement des capacités. »

Cocréation des contenus

Un aspect innovant qui démarque également l’EDPN réside dans son équipe de formateurs. Chacun des cours offerts est coconstruit par des enseignants de l’École des dirigeants de HEC Montréal et des leaders des Premières Nations qui sont des experts reconnus dans leur domaine respectif, soit en économie ou en politique. Cette distinction est importante, car elle place les enjeux des Premières Nations au cœur des apprentissages.

Les coformateurs établissent donc des contenus visant à faire émerger et développer de meilleures pratiques de gestion et d’affaires au sein des communautés. Ces programmes ainsi « cocréés » permettent de cultiver chez les participants un leadership basé sur une mentalité collaborative. De plus, le fait d’outiller les participants stimule et valorise les succès en affaires et la prise en charge des services.

Prendre sa place dans l’économie

Le projet de cette école repose sur une plus grande participation des peuples autochtones à l’économie. Pour ce faire, l’objectif de l’EDPN est de former des leaders des Premières Nations afin qu’ils concourent ensuite au développement de leurs communautés, de manière à ce que ces dernières puissent prendre leurs destinées en main et opérer des changements positifs pour tous leurs membres.

Programmes ouverts et flexibles

Tenant compte de la réalité des univers professionnels des leaders souhaitant joindre l’EDPN, les programmes sont concentrés selon un horaire de cours dispensé par blocs de jours consécutifs, dans les communautés, en ligne et à Montréal.

Les cohortes sont composées de participants qui ont des enjeux et défis communs. Le climat de partage instauré par les formateurs chevronnés favorise le développement des compétences des participants qui acquièrent de nouvelles connaissances applicables au quotidien.

Bref, l’EDPN est indispensable dans le parcours professionnel des leaders des Premières Nations!