Quel est l’avantage d’enseigner en duo avec un formateur autochtone? C’est ce qui a été demandé au professeur et directeur du Département d’entrepreneuriat et d’innovation de HEC Montréal, Laurent Simon, en lien avec son expérience à l’École des dirigeants des Premières Nations (EDPN). Sa réponse ne laisse place à aucune ambiguïté : « Ce n’est pas juste un avantage, c’est indispensable. »
Celui qui enseigne depuis 1987, qui a déjà assumé la direction pédagogique de divers programmes et donné des séminaires en innovation et design thinking a vécu une initiation enrichissante en étant jumelé avec l’éminent Dave Laveau, directeur général de Tourisme Autochtone Québec et chef du Conseil de la Nation huronne-wendat : « Je me sentais parfois comme un imposteur en abordant des sujets liés aux Premières Nations, souligne Laurent Simon. Travailler en tandem avec un expert autochtone permet de nuancer les propos, apportant ainsi une approche plus équilibrée et extrêmement bénéfique pour l’apprentissage. »
Il n’en était cependant pas à sa première formation en équipe au cours de sa carrière, une pratique qu’il adore.
Favoriser l’engagement par la collaboration
En ce qui concerne la dynamique de la collaboration en classe, il insiste sur la valeur des présentations initiales de toutes les personnes participantes : « Ce moment est essentiel et encourage les rencontres, débats et rétroactions. Alors que l’équipe pédagogique structure la démarche, les apprenantes et apprenants enrichissent les questionnements, ce qui est largement apprécié. »
Il souligne aussi la pertinence d’utiliser des exemples concrets et de mettre de l’avant des stratégies entrepreneuriales issues de communautés autochtones, ce qui favorise l’engagement et l’apprentissage.
A-t-il rencontré des défis lors de son enseignement en tandem? Il évoque plutôt un processus de découverte mutuelle et d’échanges fructueux. Laurent Simon et Dave Laveau ont ainsi défini des champs d’intérêt communs et rapidement réalisé qu’ils formaient un duo naturel. Ils ont également veillé à ce que chacun ait suffisamment d’espace pour s’exprimer, conscients de la nécessité d’équilibrer leurs connaissances et leurs expériences.
Créer une incidence sur toute la société
Laurent Simon en retire beaucoup de cette aventure, notamment les acquis sur les dynamiques d’interaction avec les membres des Premières Nations. Il a adopté un rythme plus lent, permettant d’approfondir les sujets, de faciliter les échanges et de donner la parole à tout le monde, y compris à celles et ceux qui s’expriment moins. Il a découvert de nombreuses initiatives novatrices au sein des Premières Nations, mettant en lumière l’influence positive des communautés et de leurs projets sur la société en général.
Son passage à l’EDPN témoigne de l’importance de la collaboration interculturelle, de l’écoute et du partage des connaissances pour une éducation riche et inclusive. Ses enseignements et apprentissages continus ont eu une incidence non seulement sur les personnes participantes, mais aussi sur lui-même en tant que professeur engagé dans la promotion de la diversité et de l’innovation.